La 17ème édition du Festival du cinéma allemand se tenait en octobre dernier au Cinéma l'Arlequin et c'est avec beaucoup de plaisir que j'y ai découvert le film "Oh Boy" de Jan Ole Gerster, film d'ouverture du festival.
Jan Ole Gerster qui était l'assistant de Wolfgang Becker pendant le tournage de l'excellent "Goodbye, Lenin!" a présenté ici son premier long métrage. "Oh Boy" est un film très esthétique, tourné en noir et blanc, qui dresse le portrait de la société berlinoise contemporaine.
Le film nous plonge dans le Berlin d'aujourd'hui à travers le parcours de Niko, un trentenaire qui semble désabusé par les événements récents de sa vie. Dans cette sorte de "walking movie", Niko, très bien interprété par Tom Schilling, profite de cette parenthèse de sa vie pour voguer au gré des rebondissements et des rencontres drôles mais aussi émouvantes de sa journée.
Imprégné d'une ambiance musicale jazzy, le film nous montre avec humour, ironie mais aussi une certaine mélancolie des facettes de la société berlinoise, notamment celle des artistes, des yuppies ou bobos, ou encore des retraités ou des laissés pour compte. Au fil de ses rencontres, le personnage principal, au tempérament pudique et sensible, se laisse parcourir intérieurement par les émotions provoquées par ces rencontres. A travers son observation décalée et son écoute attentive des gens qu'il est amené à côtoyer, il semble chercher des réponses sur lui-même.
Il y a une scène particulièrement marquante et belle où pour la première fois il exprime ce qu'il ressent avec cette jolie phrase : "Kennst Du das Gefühl, dass Dir die Leute um Dich herum merkwürdig erscheinen? Und je länger Du darüber nachdenkst, desto klarer wird Dir, dass nicht die Leute, sondern Du selbst das Problem bist?"
(Est-ce que tu connais cette sensation, que les gens autour de toi te paraissent étranges ? Et que plus tu y penses, et plus il te semble évident, que ce ne sont pas les gens le problème, mais toi?)
Un beau film qui donne un aperçu de la nouvelle vague du cinéma allemand représenté par les nombreux réalisateurs trentenaires présents à ce festival. Dans la même lignée, j'ai apprécié de voir les films "Gnade" (la grâce) de Matthias Glasner ou encore "Formentera" de Ann-Kristin Reyels.
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