Louveteau - Zoo de Berlin, 2005
dimanche 10 avril 2016

"Résurrection", un film mexicain sur les "chutes du Niagara mexicaines"

Dans le cadre du 33ème Festival International du Film d'Environnement qui se tient du 5 au 12 avril 2016 au Cinéma des Cinéastes, j'ai assisté à la projection du documentaire mexicain « Resurrección » en présence du réalisateur Eugenio Polgovsky et de deux protagonistes du film.



Ce documentaire long métrage en compétition présente la situation catastrophique des chutes d'eau "El Salto de Juanacatlán" situées dans l’Etat de Jalisco au Mexique. Longtemps appelées les « chutes du Niagara mexicaines », elles étaient jusqu’aux années 1970 un lieu de villégiature et un petit coin de paradis naturel où de nombreux couples en lune de miel venaient se faire photographier.



40 ans plus tard, le paysage est méconnaissable et le constat désastreux. Toute une flopée d’usines industrielles sont venues s’installer le long du fleuve Santiago, avec la promesse d’une vie plus moderne et faite de progrès pour les habitants de la région. Les conséquences ont en fait été dramatiques puisque le fleuve sert de dévidoir pour les eaux usées des villes de la communauté urbaine de Guadalajara, et la contamination par des centaines de produits chimiques des usines fait de la rivière Santiago la plus polluée de l’Amérique Latine.

Une énorme couche de mousse blanche flotte désormais quotidiennement sur les eaux de ce fleuve autrefois un lieu de pêche et de baignade pour les riverains. Aujourd’hui il ne reste plus que des poissons morts, des canards à l’agonie, une odeur fétide et des berges aux allures misérables.




Le réalisateur, qui a passé 3 ans à faire ce film, est allé à la rencontre des habitants des villages El Salto et Juanacatlán qui racontent avec nostalgie à quoi ressemblait le fleuve avant ce grand désastre et les souvenirs qu’ils ont gardé de cette époque. Le documentaire présente de manière artistique et poétique le passage d’une époque à une autre, en intercalant notamment des images d’archives en noir et blanc et des vieilles diapositives. Comme le disent les habitants, avec la contamination de l’eau du fleuve, ce sont leurs rêves, leur âme et leur identité qui ont disparu.

Sur le plan humain et sanitaire, les impacts de cette pollution sont terrifiants. Le nombre d’enfants et d’adultes malades (insuffisance rénale, maladies de peaux, cancers…) ne cesse d’augmenter et le taux de mortalité est alarmant.

Depuis le début des années 2000, le gouvernement diffuse des campagnes à la télévision en promettant la remise en état et la dépollution du fleuve, avec l’installation de filtres. Mais aucune action concrète n’est réellement menée pour définitivement stopper la pollution de l’eau. Les habitants, en quête de leur paradis perdu, se battent quotidiennement et de manière pacifiste avec leur collectif « Un salto de vida » fondé en 2006.

Le réalisateur, Eugenio Polgovsky, qui s’est exprimé avec émotion à la fin du film, espère avec ce documentaire faire connaître au plus grand nombre de personnes le destin de ces habitants en quête de résurrection. Comme il l’a précisé, « l’eau c’est la vie, et c’est ce qui nous constitue ».








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